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Parti Humaniste International - France

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12 novembre 2023

Au nom de la paix : une politique à 2 États ou 2 peuples (ré)-conciliés dans un seul État ?

L’actuel conflit de « haute intensité » entre le gouvernement israélien et le Hamas peut sembler un évènement supplémentaire dans la longue histoire belliqueuse qui se joue depuis plus d’un siècle sur le territoire Palestino-Israélien.  Et, les barbaries aujourd’hui causées par le Hamas suivies par les massacres de civils par l’armée Israélienne peuvent être compris et justifiés par l’un et l’autre camp dans une logique de causalité.

Mais la monstruosité des belligérants d’aujourd’hui est à inscrire dans un contexte de polarisation puis de radicalisation mondialisée de la société, que ce soit dans les champs de l’économie, de la politique, du religieux. En Israël, cette radicalisation se manifeste par la présence d’un gouvernement d’extrême droite qui a installé un ultranationalisme religieux et enterré l’idée même d’un État Palestinien ; côté Palestinien, elle se traduit par des actes à caractère terroriste du Mouvement islamique de la Résistance palestinien (Hamas) qui, de son côté, n’a d’autre ambition que de réduire Israël à néant. Un gouvernement et un mouvement qui écœurent et désespèrent beaucoup de ceux qu’ils disent vouloir libérer ou mettre en sécurité ! 

Dans un tel contexte, même le droit international est devenu inopérant[1] de sorte que les appels « bien intentionnés » de ceux qui s’y réfèrent pour prôner la paix par la solution à deux états apparaissent comme de vaines incantations de forme.

D’ailleurs cette solution, imaginée en 1947 par les puissances occidentales, n’était-elle pas dès son origine vouée à l’échec comme en témoigne la suite des événements ?

Car, sans parler du refus des pays arabes et des palestiniens de voir la création d’un État israélien, il était clair que le découpage fragmenté proposé par l’ONU n’était pas viable pour permettre la création de deux états indépendants. Il est clair également que la détermination « existentielle » du peuple juif à avoir un État, sa domination militaire pour le faire et ses appuis Etats-Uniens, ont laissé Israël s’étendre impunément au-delà du partage initial.  De guerres en intifada, d’attentats de l’OLP en occupations israéliennes, les accords d’Oslo de 93 sont alors apparus comme une lueur d’espoir. Cependant, si ces accords restent encore la référence pour la paix, notamment pour les gouvernements et les politiques occidentaux, il convient de rappeler que le contexte mondial d’alors était à la détente ; rappeler aussi que les Etats-Unis ont dû faire preuve de « fermeté » pour que ces accords aient lieu.

En réalité, cette solution à deux états - venue de l’extérieur - n’a jamais permis ni de régler l’injustice faites aux uns et le ressentiment en résultant ; ni de tempérer la farouche détermination des autres que l’histoire a rendu paranoïaque. Et 30 ans plus tard, les extrémismes se nourrissent avec délectation de ce terreau de violence au détriment des voix pacifistes.

Pourtant ces voix existent, et même depuis très longtemps, à côté des décisions internationales et des résolutions de l’ONU. En effet, dès la naissance du Mouvement sioniste (fin du 19ème siècle), on pouvait lire dans l’un des plus grands journaux arabes Al Ahram: « Il est absolument nécessaire qu'une entente soit réalisée entre les sionistes et les Arabes, car la guerre des mots ne peut faire que du mal. Le pays a besoin des sionistes : l'argent qu'ils apporteront, leurs connaissances et leur intelligence, ainsi que l’ardeur au travail qui les caractérise contribueront sans aucun doute à la renaissance du pays ». Après la Déclaration Balfour (nov.1917), le chérif de La Mecque Hussein publie dans un journal que « ceux qui sont assez profonds ... savaient que le pays [la Palestine] était pour ses premiers fils [les Juifs], en dépit de leurs différences, une patrie aimée et sacrée. Le retour de ces exilés dans leur pays s'avérera, matériellement et spirituellement, une école pratique pour leurs voisins qui sont avec eux dans les champs, les fabriques, les commerces, et en toute chose liée au travail et au labeur. Cette ouverture du peuple arabe de Palestine envers le sionisme était exemplaire d’humanité !

Plus récemment, en 1970 - « temps des révolutions, des utopies, et de l’espérance »[2] - suite à l’échec militaire des pays arabes lors de la guerre des Six jours, et malgré les multiples guérillas meurtrières des mouvements de l’OLP qui ont suivi, une évolution se fait jour au sein du Fatah et de certains juifs progressistes. Dans la Révolution palestinienne et les juifs, texte publié par le Fatah (certes moins ouvert au sionisme), celui-ci reconnaît toutefois la nécessité pour le peuple juif d’avoir un état où se sentir en sécurité. Aussi peut-on lire : « notre Révolution palestinienne tend la main à tous ceux qui veulent combattre avec elle pour vivre dans une Palestine tolérante et démocratique, sans discrimination de race, de couleur et de religion… ». « Nous ne sommes pas anti-juifs, nous sommes antisionistes ». « Ce n’est pas un rêve utopique ou une fausse promesse, car nous avons toujours vécu en paix, musulmans, juifs, chrétiens, sur la Terre Sainte ». La proposition est révolutionnaire car il s’agit de vivre ensemble dans un seul état… palestinien.

50 ans plus tard,  20% des Israéliens et 23% des Palestiniens seraient favorables à un seul état démocratique[3] [4] reconnaissant les deux peuples. Les femmes du Mouvement Women Wage Peace qui, ne soutiennent aucune solution spécifique au conflit, seraient alors indispensables pour aller dans cette direction car elles travaillent à instaurer la nécessaire confiance entre les communautés pour construire une demande unifiée de négociations diplomatiques. Ces femmes ont trouvé leur relai en France : depuis 2022, les « guerrières pour la Paix », des femmes juives et musulmanes, « [ont] choisi de [s’]unir pour porter une autre voi(e)x, celle du refus commun de l’assignation identitaire et celle du courage et de l’acceptation de l’Autre »[5]. « À une époque où les luttes antiracistes sont divisées, opposées, mises en concurrence, où les entre-soi confortent la solitude haineuse et empêchent la connaissance et la compréhension de l’Autre, les Guerrières de la Paix affirment ensemble que tous ces combats sont les LEURS. »[6]

 

Le 6 novembre dernier, à Haïfa, « des citoyens juifs et arabes d’Israël remplissaient la salle de prière d’une mosquée pour montrer leur solidarité les uns envers les autres, [disant] qu’ils savaient qu’ils formaient une minorité, mais qu’ils croyaient qu’une minorité réclamait ce que la majorité voulait, à savoir la paix ».[7]

 

Cependant, contrairement aux prédicateurs de plateaux pour une paix par deux états, on interroge peu ces voix pacifistes, venues du vécu des peuples, sur les conditions de cette paix. Dommage ! Car les peuples sont souvent plus sages que leurs représentants fanatiques et clivants ; et à les voir ainsi communier ensemble, il est probable qu’ils préféreraient vivre en paix les uns avec les autres – comme cela existe déjà - au sein d’un seul État.

Pour nous Humanistes, - qui préconisons l’autodétermination des peuples - cette voie à un seul État est la plus « évolutive » ; elle préfigure la Nation Humaine Universelle[8] à rebours des replis nationalistes-étatistes identitaires à l’œuvre. Certes, cette solution conciliante d’un état démocratique laïc ne pourra se faire sans un profond travail de réconciliation comme cela a pu se faire au Rwanda ou en Afrique du Sud. Mais au regard de la charge affective et émotionnelle qui existe autour de ce conflit, y compris dans le monde occidental qui y a contribué, cette démarche véritablement humaniste pourrait constituer une référence mondiale de résolution de conflit non-violente, un véritable phare pour passer enfin de la préhistoire à la véritable histoire humaine.

 



[1] Il est déjà en grande partie inopérant, les Etats-Unis se dispensant souvent de le respecter selon ses intérêts.

[2] Préface de La Révolution palestinienne et les juifs, du Fatah

[3] « L’échec de la solution démocratique », Le Monde Diplomatique, nov.2023

[4] A défaut d’être démocratique pour tous, il existe déjà de fait un seul état : « les institutions et le parlement israéliens organisent tout ou partie du quotidien de l’ensemble de leur population comme celle des territoires occupés ».  

[6] Idem

[8] Une nation où chaque peuple s'intègre en apportant le meilleur de sa culture et sans perdre son identité.

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28 octobre 2023

Lettre à Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale :«Netanyahou et Haniyeh doivent faire l’objet de poursuites»

Différentes organisations et collectifs humanistes espagnols ont lancé une lettre ouverte au procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, lui demandant d’engager des poursuites contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et contre le chef du Hamas Ismail Haniyeh, pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité.

Cette lettre est accompagnée d’une campagne de collecte de signatures avec pour slogan « le chemin pour la paix ne passe pas par la guerre ».

LETTRE OUVERTE

Monsieur Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale,

Ces dernières semaines, nous avons assisté, sidérés, à des horreurs sanglantes dans la bande de Gaza, élevées au rang de spectacle médiatique. Après la terrible attaque perpétrée par le Hamas contre la population civile israélienne, le gouvernement de Benjamin Netanyahou s’est lancé dans une folle spirale de violence contre la population gazaouie, dont l’issue reste inconnue, bombardant et assassinant des milliers de civils.

De nombreux analystes alertent sur les possibles et catastrophiques ramifications qui pourraient provoquer l’éclatement de ce conflit à la suite de l’intervention directe d’autres puissances régionales et mondiales. Le climat de violence s’est étendu à toute la région et même au-delà. Si l’étincelle prenait, nous nous trouverions face au risque d’utilisation d’armes nucléaires. L’ensemble de la planète assiste impuissante à l’anéantissement systématique de la vie et des espoirs de millions d’êtres humains. Dans le même temps, une grande partie de la population mondiale vit cette déflagration comme une forte contradiction, car elle s’oppose aux aspirations de paix et de justice de l’ensemble de l’humanité.

Nous considérons que ce non-sens relève de la responsabilité de la logique violente et déshumanisante des dirigeants politiques du gouvernement d’Israël et du Hamas, qui se concentrent sur l’élimination de leur adversaire par toutes les formes de violence à leur disposition, y compris l’utilisation barbare de l’ensemble de la population comme otage de la guerre. Il est clair que la violence de chacune des parties se rétroalimente mutuellement et que toutes deux justifient leur propre barbarie par celle de l’ennemi, incitant chacun des camps à la vengeance, envenimant les générations futures, auxquelles la possibilité de construire un futur en paix est refusée.

L’attentat brutal du Hamas contre la population civile israélienne, que nous pouvons qualifier de crime contre l’humanité, en plus de faire des centaines de victimes et de prendre des otages sans discernement, prétendait provoquer la réponse dévastatrice de l’État d’Israël.

Néanmoins, n’oublions pas que plus de deux millions de Palestiniens vivent une situation dramatique à Gaza depuis plusieurs décennies, prisonniers d’un ghetto, soumis à une humiliation totale, prisonniers politiques par milliers dans les prisons israéliennes sans protection juridique, et harcelés par le pouvoir militaire de l’armée israélienne, qui bombarde régulièrement les villes et villages, faisant des milliers de morts. Cette politique, que nous ne pouvons que qualifier de génocidaire, atteint désormais son apogée, avec une cruelle opération militaire qui prétend détruire systématiquement la société gazaouie et ravager toutes les infrastructures du territoire. L’affirmation selon laquelle il s’agit d’une action défensive de l’État d’Israël ne tient pas ; il s’agit d’une vengeance organisée, qui conduit au massacre de la population civile.

Nous considérons aussi que cette catastrophe relève de la responsabilité des grandes puissances mondiales, qui ont permis, voire encouragé, cette interminable agonie du peuple palestinien. Aujourd’hui, les puissances de l’Occident se positionnent à nouveau en faveur des représailles et se contentent de solliciter l’ouverture de couloirs humanitaires, au lieu d’exiger un cessez-le-feu qui mette fin à la terreur. Certaines boycottent même toute tentative de pression pour interrompre les bombardements, comme l’indique le veto des États-Unis à la récente proposition du Conseil de sécurité des Nations unies demandant de mettre immédiatement un terme aux combats.

Ces derniers jours, les plus hauts représentants des puissances occidentales se sont hâtés de se rendre en Israël, manière éloquente de cautionner ouvertement sa posture. Cela augure une guerre longue… ainsi que de nouvelles opportunités pour le commerce des armes. De même, d’autres gouvernements de la région soutiennent et appuient la lutte armée des militants du Hamas.

Pendant ce temps, des gens du monde entier demandent l’arrêt des bombardements et autres actions violentes, la libération des otages séquestrés et l’application immédiate des droits humains fondamentaux dans la région, tels que l’entrée à Gaza de l’eau, de la nourriture, du carburant et des fournitures médicales nécessaires à la survie de la population. Même si nous pensons ne plus rien pouvoir espérer de ces instances politiques, qui démontrent leur inutilité ou leur hypocrisie lorsqu’il s’agit d’affronter la situation présente, nous continuons d’en exiger un engagement et une action pour contribuer à la résolution du conflit.

La conscience humaine doit explorer d’autres chemins pour sortir de ce labyrinthe. La logique insensée qui oppose des camps rivaux, qui nie l’humanité de l’adversaire, nous aveugle et nous prend au piège, même si nous vivons à distance du conflit. En effet, lorsque nous, personnes ordinaires, hurlons notre rejet de la violence, nous réclamons un changement qui est directement ressenti comme nécessaire dans nos vies. Nous avons désormais besoin de signaux, de voix qui se fassent entendre, d’actions qui montrent le chemin de la résolution du conflit et de l’arrêt de violences qui nous déshumanisent. Et si la désolation face à l’état actuel des choses est si grande, c’est qu’il existe dans les peuples une conscience diffuse de certaines valeurs intangibles, comme l’aspiration à la paix, à la justice et au respect des droits humains, des valeurs qui sont impunément violées dans ce conflit.

Cette impunité doit cesser. Dans l’article 5 du Statut de Rome de 1998, qui régit la Cour pénale internationale, cette dernière est compétente pour traiter les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes d’agression, c’est-à-dire des situations qui se produisent actuellement à Gaza et en Israël. Nous exigeons l’application du droit international.

Nous vous demandons, M. Khan, en qualité de procureur de la Cour pénale internationale, d’écouter ces demandes et d’ouvrir immédiatement une procédure d’enquête sur les crimes de guerre (de génocide et contre l’humanité) qui ont été et sont toujours commis à Gaza et en Israël, qui puisse aboutir à des poursuites contre Ismail Haniyeh, chef politique du Hamas, et Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien. L’entreprise n’est pas aisée, entre autres parce qu’Israël rejette l’existence de la Cour pénale internationale mais, malgré la difficulté de la démarche, l’existence même de cette enquête sera le signe et le symbole que la justice internationale s’engage pour la paix et la justice sur la terre de Palestine et d’Israël.

Certes, une résolution définitive du conflit exigera un long processus de réparation, la constitution d’un État palestinien viable, et de prendre le chemin d’une réconciliation que certains considèrent comme difficile voire impossible, mais qui, si elle progresse, montrera que la violence peut et doit être surmontée.

Permettez-nous de citer Silo, une référence pour l’humanisme et la non-violence, lors des Journées de Réconciliation de Punta de Vacas (Argentine) en 2007 : « Lorsque nous comprendrons enfin que notre ennemi est aussi un être avec ses espoirs et ses échecs, un être qui a connu de beaux moments de plénitude et d’autres de frustration et de ressentiment, nous poserons un regard humanisant sur la peau de la monstruosité. Ce chemin vers la réconciliation n’émerge pas spontanément, de même que le chemin vers la non-violence n’émerge pas spontanément. En effet, tous deux requièrent beaucoup de compréhension et le développement d’une répugnance physique pour la violence. »

Pourvu que cette vision se fraie rapidement un chemin dans les consciences populaires.

Participez à la pétition en signant ici : https://www.change.org/p/la-guerra-no-es-el-camino-para-la-paz

4 avril 2023

La Non-violence Active pour que cesse le cycle Guerres et paix :le cas de l’Ukraine !

Dans ce moment historique, des courants émergent et dénoncent la violence sans en faire usage eux-mêmes, que ce soit dans les luttes d’émancipation homme/femme, dans celles du rapport capital-travail ou encore celles contre la verticalité des pouvoirs. Comment se fait-il alors que très peu de voix s’expriment sur cette violence pourtant manifeste qu’est la guerre ?

Alors que la guerre a de nouveau éclaté sur le territoire européen, en Ukraine, avec un risque accru de nucléarisation du conflit, nous sommes étonnés par le silence apathique de la population française.

La propagande belliciste et la censure sont de retour en France

Dès l’entrée des troupes russes en Ukraine en février 2022, quelques voix ont tenté de renvoyer dos à dos les belligérants. Certaines tentèrent aussi de rappeler les origines du conflit pour chercher à le comprendre et proposer des solutions diplomatiques. Mais ces propos pourtant de sagesse et de tempérance ont rapidement été bâillonnés, voire discrédités par les médias et leur propagande en faveur de la guerre et du camp occidental. Simultanément, nous avons vu s‘organiser la censure et la caricature des médias russes.

Il n’est maintenant question que d’envoi d’armes, plus ou moins massif. Le gouvernement s’est d’ailleurs engouffré dans la logique de guerre, prévoyant 413 milliards dans sa loi de programmation militaire 2024-2030, sans que personne ne sourcille.   Rares sont les partis politiques et personnalités qui osent s’élever contre cet esprit guerrier. Il faut dire que la crainte d’être calomniés de ‘’pro Poutine’’ génère des réserves.

La population, bombardée par cette propagande belliciste, est sommée de choisir son camp, de préférence contre Poutine. Et si elle ne semble pas choisir vraiment (méfiante des manipulations médiatiques !), elle ne s’indigne pas non plus fermement contre cette guerre. Il est vrai qu’en France comme en Europe de l’ouest, elle n’a jamais vécu la guerre et reste dans l’illusion de la paix post-URSS et promise par l’union européenne. Le pire serait qu’elle se laisse endormir par le fatalisme des formateurs d’opinion, bien prompts à rappeler - d’un ton désinvolte - que l’histoire n’est faite que de cycles de ‘’guerres et paix’’, au nom d’une soi-disant « nature humaine ».

Il faut dire que l’histoire leur donne raison !

Quand les peuples européens croyaient à la paix définitive en Europe, les grandes puissances y préparaient la guerre !

En effet, l’effondrement du bloc soviétique - symbolisé par la chute du mur de Berlin – a marqué, à la fin des années 80, une période de détente et la fin de la menace nucléaire entre les grandes puissances (Etats-Unis et ex URSS)[1]. En Europe, les générations nées dans les années 50 à 70 ont alors cru en une paix définitive, les suivantes n’ayant pas même le logiciel ‘’guerre » en mémoire. Cependant, les comportements agressifs de ces mêmes puissances n’ont en réalité jamais cessé.

Alors que le bloc soviétique se déstructurait, laissant ses ex-pays satellites libérés de son pouvoir central et ses ex-républiques acquérir leur ‘’indépendance’’, les pays de l’Union européenne, – dans un mouvement inverse - se structuraient en un nouveau bloc autour du traité de Maastricht et d’une gouvernance centralisée à Bruxelles.

La même logique de « reconstitution de blocs » était à l’œuvre sur le plan militaire : alors que le pacte de Varsovie était dissous (1991), la stratégie de l’Otan s’étendait progressivement, d’abord en intervenant dans la guerre du Kosovo (1999) puis en acceptant l’intégration des pays de l’ex-URSS à l’Alliance (Tchéquie, Hongrie, Pologne en 1999, puis Pays baltes, Slovaquie, Hongrie, et Bulgarie en 2004.). Et de manière quasi concomitante (2004-2007), ces mêmes pays intégraient l’Union Européenne qui, passant de 12 à 25 pays, constituait ainsi un bloc européen arrimé sur le plan militaire aux États-Unis.

Au même moment, les guerres en Irak (1991 puis 2002) et en Afghanistan (2001) pour les États-Unis et l’OTAN ; en Tchétchénie (1999 – 2009) et en Syrie (2015) pour la Russie ont démontré la permanence guerrière de ces deux puissances.  Leur ingérence au sein de mouvements populaires comme ceux de ‘’la révolution Orange’’ en Ukraine (2004) manifeste leur désir de garder une hégémonie sur le monde.

Pendant cette période, le bloc chinois devenait le 3ème bloc : s’ouvrant à l’économie de marché et devenant l’usine du monde, elle commence à dicter ses orientations, et à irriter ses voisins.

Force est de constater que durant toutes ces années, l’influence de l’ONU a quasiment disparu comme s’est perdu le respect des droits et des traités internationaux.

Le conflit de l’Ukraine – qui se cristallise sur un territoire historiquement stratégique et convoité - s’inscrit et résulte en réalité de cette logique belliciste entre blocs recomposés.

Alors, nos doctes commentateurs de plateaux-télé ont peut-être raison de rappeler que les provocations et les guerres qui s’en suivent ont toujours existé. Cependant, il convient de compléter les propos de ces esprits superficiels par cette autre réalité sartrienne : ’’Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent’’.

Le cycle ‘’guerre et paix’’ doit appartenir à la préhistoire humaine

C’est pourquoi, les peuples devraient exiger immédiatement de leur gouvernement l’arrêt des livraisons d’armes qui constituent un chemin vers un embrasement général du conflit et un risque nucléaire.

Mais ce ne sera pas suffisant pour sortir de cet ‘’éternel recommencement’’ et éviter le chaos.

Tout le monde reconnaît que la guerre est un désastre. L’aspiration à vivre en paix est dans le cœur de tous les peuples et doit se faire entendre. Rappelons-nous l’impulsion qui a porté nos dirigeants à instituer des organisations de Paix comme l‘ONU ou son ancêtre la Société des Nations, après avoir embarqué les populations dans la guerre.

Pour sortir de cette répétition, cette même impulsion a besoin d’un souffle nouveau, et d’un nouveau sens, plus profond et plus durable : la force intentionnelle de la non-violence active. Cette approche et sa méthodologie sont capables d‘initier un nouveau processus qui vise à contraindre les gouvernements à sortir de ce cercle vicieux et contradictoire qui ne produit que souffrance. 

Dès aujourd’hui, à propos de l’Ukraine et au-delà, exigeons de nos gouvernements que soient mis en œuvre sous l’égide d’une ONU réhabilitée :

-          Un plan de paix qui établit un cessez-le-feu immédiat en présence des casques bleus ; un retrait des troupes russes des territoires annexés et un retrait des bases militaires de l’OTAN en Europe et dans le monde.

-          La destruction des armes sur la zone de conflit avant qu’elles ne servent ailleurs.

-          La mise en œuvre d’un programme de réconciliation entre les peuples belligérants, basé sur la compréhension réciproque de l’origine des conflits et la coopération mutuelle pour la reconstruction des infrastructures dans des zones détruites.

-          La reprise des pourparlers sur le désarmement nucléaire et l’établissement d’un plan de désarmement multilatéral.

-          La reconversion des complexes militaro-industriels et celle graduelle des forces armées au service des populations

-          La réaffirmation du respect des accords internationaux et des droits partout dans le monde.

-          L’organisation d’une conférence des frontières.

Enfin, à l’instar du Costa Rica ou de la Bolivie qui montre l’exemple, demandons à nos gouvernements d’inscrire dans leurs constitutions, l’interdiction d’utiliser la guerre comme moyen de résoudre les conflits. Et entamons une nouvelle ère par un vaste plan de réconciliation et d’apprentissage à la non-violence active, propre aux nécessités d’une nouvelle civilisation.

 



[1] Ces grandes puissances ont elles-mêmes déclaré la fin de la guerre froide 

12 février 2023

Face à la prolifération des conflits, on ne peut se permettre ni d’attendre ni de se décourager.

Par

Source : https://www.pressenza.com/fr/2023/02/face-a-la-proliferation-des-conflits-on-ne-peut-se-permettre-ni-dattendre-ni-de-se-decourager/

Alors que le monde semble se diriger vers un fort ralentissement économique, proche des indicateurs de récession, l’industrie de l’armement ne ralentit pas sa croissance. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses militaires mondiales ont atteint un nouveau record de 2 100 milliards de dollars en 2021.

Ce chiffre représente une augmentation des ventes mondiales d’armes pour la septième année consécutive et représente 2,2 % du PIB mondial, chaque pays consacrant en moyenne 6 % de ses dépenses publiques totales à son armée, a indiqué  SIPRI en décembre 2022.

C’était déjà le cas avant la guerre en Europe de l’Est, qui a conduit la plupart des pays occidentaux à augmenter significativement leurs dépenses militaires en 2022.

Avant le début de l’« opération militaire spéciale » de la Russie en Ukraine (février 2022), le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a indiqué en juin 2021 que huit alliés (sur les 30 que compte l’alliance militaire) respectaient la ligne directrice consistant à consacrer 2 % de leur PIB à la défense, soit cinq pays de plus qu’en 2014. Les dépenses militaires totales de l’OTAN en 2021 étaient alors estimées à plus de 1000 milliards de dollars.

L’Allemagne prévoit maintenant d’augmenter son budget militaire (mal nommé budget « défense ») de près de 50 %, passant de 1,4 % du PIB à 2 %, une augmentation similaire à celle annoncée par d’autres pays de l’OTAN comme l’Espagne et la Pologne. Cela indique un alignement sur les demandes des États-Unis d’Amérique, le leader extra-continental de l’alliance, de répartir davantage les dépenses avec les pays européens, en réduisant leur contribution à près de 70 % des dépenses totales.

Loin de penser à la manière d’instaurer la paix et de démilitariser le vivre-ensemble sur la planète, la mentalité reste celle de la « dissuasion », ce qui implique un nouveau cycle de « modernisation » des armements, intégrant la numérisation et l’intelligence artificielle dans les nouveaux systèmes d’armes.

Les grandes entreprises du secteur aérospatial et de l’armement accélèrent le développement de systèmes intégrés et autonomes, de missiles à guidage de précision et de défense antimissile, de capacités cybernétiques et numériques et d’armes hypersoniques.

Cette offensive des armements, combinée à l’augmentation prévue du chômage et des emplois précaires, à la détérioration des conditions environnementales et à la concentration cruelle et inadmissible des richesses, à quoi s’ajoute une concurrence impitoyable pour le pouvoir géopolitique, laisse présager un horizon de conflit mondial généralisé.

Qui profite des conflits armés ?

Sur les dix premières entreprises du classement mondial des ventes d’armes, cinq sont américaines : Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, Raytheon et General Dynamics. Viennent ensuite BAE Systems, basé au Royaume-Uni, puis quatre sociétés chinoises, aux noms moins connus mais qui gravissent les échelons de la destruction : NORINCO, AVIC, CASC et CETC.

Selon les chiffres disponibles, ces conglomérats avaient un chiffre d’affaires presque équivalent (46%) à celui des 90 autres entreprises figurant dans le « top 100 » du SIPRI.

Il convient donc d’examiner de plus près qui tire profit de ces destructions.

Dans le cas de l’Amérique du Nord, comme on pouvait s’y attendre, il y a peu de surprises. Les principaux actionnaires de Lockheed Martin sont trois grands fonds d’investissement, State Street Corp, Vanguard Group et Black Rock Inc, qui représentent ensemble près de 30 % des actions. 45 % sont détenus par de plus petits investisseurs institutionnels, le reste étant détenu par des groupes d’investisseurs privés.

Boeing, pour sa part, est détenu à 57 % par des fonds d’investissement, dont les trois plus importants sont les Vanguard et Black Rock précités, et le Newport Trust Co.

La troisième place sur la liste des entreprises meurtrières est occupée par Northrop Grumman Corp, dont 85 % des actions sont détenues par des fonds d’investissement. SSgAFunds Management, Inc, Capital Research & Management Co et, une fois encore, le groupe Vanguard figurent parmi les principaux.

Il en va de même pour Raytheon, où 4 actions sur 5 sont détenues par des fonds, les trois premiers actionnaires étant à nouveau le groupe Vanguard, State Street Corp. et Black Rock.

Le même schéma se retrouve chez General Dynamics, dont 86 % des actions sont détenues par des investisseurs institutionnels, notamment Longview Asset Management LLC, Vanguard et Newport Trust Co.

Le reste des actions de ces entreprises est constitué d’investissements des particuliers sur le marché boursier, généralement grâce aux conseils et aux démarches des banques. Une petite partie (environ 1%) est détenue par des « initiés » – des personnes qui travaillent dans les mêmes entreprises, généralement à des postes de direction.

De même, la plupart des actions de BAE Systems, dont le siège est à Londres, sont détenues par de grands fonds communs de placement, dont les principaux sont le Income Fund of America Inc, Capital World Growth and Income Fund et Capital Income Builder, Inc.

Dans le cas de la Chine, la structure de propriété est différente et les principales entreprises, considérées comme stratégiques, appartiennent entièrement à l’État.

Norinco (China North Industries Group Corporation Limited), est entré dans le cercle des cinq premiers vendeurs d’armes mondiaux en 2022. Elle produit des chars et des avions, des armes lourdes et légères, des drones, de l’artillerie et une longue liste de machines de mort.

Avic est l’une des dix premières entreprises du pays. Sa production est très diversifiée, mais elle est fortement axée sur la fabrication de technologies électroniques. En 2022, elle était le deuxième plus grand fournisseur d’armes au monde, avec des revenus équivalents à 79 milliards, calculés en monnaie américaine.

La China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) est principalement engagée dans la recherche, la conception, la fabrication, les essais et le lancement de produits spatiaux tels que des lanceurs, des satellites, des vaisseaux spatiaux habités, des vaisseaux cargo, des explorateurs de l’espace lointain et des stations spatiales, ainsi que des systèmes de missiles stratégiques et tactiques. Comme la précédente, elle appartient à l’État.

Enfin, au dixième rang du classement du SIPRI, on trouve CETC (China Electronics Technology Group Corporation), qui est principalement impliqué dans les technologies du renseignement, notamment le traitement des données, la reconnaissance faciale, les essaims de drones, les pièces et systèmes électroniques pour les radars, les missiles, les composants clés des satellites, entre autres.

Pour leur part, les principales entreprises russes d’armements sont regroupées au sein du méga-conglomérat d’État Rostec, officiellement Société d’État pour l’assistance au développement, à la production et à l’exportation de produits industriels de technologie avancée Rostec, fondée en 2007. L’organisation comprend quelque 700 entreprises, qui forment ensemble 14 holdings : onze dans le complexe de l’industrie de l’armement et trois dans les secteurs civils.

Quel est le moteur du conflit et à quoi peut-on s’attendre à l’avenir ?

Le rapport consulté [1] note qu’en 2021, il y avait des conflits armés actifs dans au moins 46 États (un de moins qu’en 2020) : huit dans les Amériques, neuf en Asie et Océanie, trois en Europe, huit au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et 18 en Afrique subsaharienne.

À cela s’ajoute le conflit en cours en Ukraine, avec le risque d’escalade, ainsi que les fortes tensions en mer de Chine.

L’un des principaux facteurs de la prolifération des armes est la nécessité pour les entreprises d’armement de trouver des marchés et de réaliser des profits. La mainmise sur l’État du conglomérat des industries de l’armement aux États-Unis d’Amérique – le plus grand exportateur et consommateur du monde avec un budget de plus de 800 milliards (38 % du total mondial) – est bien connue.

De plus, le déclin relatif de la puissance autrefois dominante a déclenché une nouvelle course aux armements, cherchant à freiner l’avancée des concurrents économiques par la menace, ce qui les conduit à leur tour à accroître leurs arsenaux.

Mais aussi l’irrationalisme religieux, les séparatismes, l’exclusion sociale de vastes secteurs, la criminalité, la haine comme bannière idéologique et les différentes variantes néo-obscurantistes répressives sont en progression dans de nombreux pays, générant de plus en plus de violence.

Il y a cependant des lueurs d’espoir dans plusieurs lieux, avec des avancées sous forme d’accords de paix, comme en Colombie, au Yémen, en Libye, en Syrie et en Éthiopie. Encourageantes sont également les résolutions de groupes tels que la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), qui a déclaré une zone de paix en 2014.

De même, l’augmentation du nombre d’adhésions officielles au traité d’interdiction des armes nucléaires, désormais ratifié par 68 pays, la consolidation de zones exemptes d’armes nucléaires, les efforts de médiation de l’Union africaine, le retrait des troupes d’Afghanistan, les efforts de rétablissement de la paix au Burundi, au Congo, en Somalie, en République centrafricaine et au Sud-Soudan sont autant de réalisations significatives.

Il existe également de nombreuses initiatives de désarmement au sein des Nations unies, dont la lenteur, associée au blocage ou à l’absence d’adhésion ou d’implication des principaux acteurs concernés, diminue l’efficacité.

Le panorama actuel ne laisse aucune place au doute. Nous ne pouvons pas attendre, nous devons agir de manière décisive, en transformant la clameur pour la paix parmi les peuples, le rejet de la guerre, en une vague mondiale.

En ce sens, les points proclamés par la Première Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence, qui a parcouru le monde entre le 2 octobre 2009 et le 2 janvier 2010, promue par le Mouvement Humaniste et son fondateur Silo, sont toujours d’actualité.

« Pour éviter une future catastrophe nucléaire, nous devons dépasser la violence aujourd’hui en exigeant le retrait immédiat des troupes d’invasion des territoires occupés, la réduction progressive et proportionnelle des armements conventionnels, la signature de traités de non-agression entre les pays et le renoncement par les gouvernements à l’utilisation de la guerre comme moyen de résolution des conflits. »

Afin d’écarter l’influence de ces forces préhistoriques qui entravent l’émergence du monde du futur, il est nécessaire d’aller encore plus loin et d’adopter la non-violence comme attitude de vie quotidienne et permanente.

Ce monde, cette attitude peut et doit naître dans chaque être humain et se développer grâce à l’action collective. Son moment, c’est aujourd’hui.

 

[1] SIPRI Yearbook 2022, résumé en français.

22 janvier 2023

La réforme des retraites ou les voleurs de vie !

Il devient de plus en plus manifeste que le système économique impose sa violence dans tous les champs de la vie humaine et tout le long de cette vie.

 L’actuelle réforme des retraites l’illustre parfaitement. Elle génère beaucoup d’inquiétude, toutes générations confondues : au regard d’un marché du travail aléatoire, les jeunes s’inquiètent pour eux-mêmes mais aussi pour leurs parents qu’ils voient fatigués de leur travail ; réciproquement, les parents, qui se projetaient dans une retraite prochaine, s’inquiètent en plus pour leurs enfants ; quant aux grands-parents, ils s’inquiètent pour tous.

 « Sacrifier votre présent pour un futur meilleur » nous radote le gouvernement depuis maintenant 40 ans!

Mais en matière de futur, les gens ont plutôt le sentiment de se le faire spolier. Plus personne n’est dupe des fallacieux arguments économiques de ces Pinocchio de la politique. D’ailleurs, le président du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) vient lui-même de pointer ce mensonge, réaffirmant que « les dépenses de retraite sont relativement maîtrisées ; dans la plupart des hypothèses, elles diminuent à terme. ».

 Et même si ces dépenses ne devaient pas diminuer, il y aurait 1000 manières de trouver les recettes !

 Car la question de fond – comme sur tous les sujets économiques – n’est pas le déséquilibre des caisses de retraite mais bien celui du rapport capital-travail, par ailleurs injuste dans ses fondements. Alors que ce capital ne cesse d’enfler et de se concentrer sous forme de dividendes dans les mains d’une petite minorité, seul le fruit du travail salarial (de plus en plus exsangue) fait l’objet de redistribution, avec la bénédiction des gouvernements devenus notoirement les instruments de ce capital. 

 Pour nous humanistes, qui plaçons l’Être humain comme valeur centrale, qui œuvrons pour « sortir du champ de la nécessité pour avancer vers le champ de la liberté », cette question de fond - sous-jacente aux slogans et mots d’ordre de syndicats et de partis - doit se convertir en une question existentielle.

 Car au-delà de la retraite, ce déséquilibre prive les gens de leur légitime aspiration à avoir une vie digne et un travail qui a du sens. Et même cette retraite, dernière étape de la vie, il en défigure le sens : pour les plus nantis, elle devient un temps absurde de consommation de divertissements, de soins de santé avant abandon dans un Ehpad privé quand les plus pauvres sont précipités vers une mort précoce.

 Pourtant, hors de cette logique économique mortifère, cette période de la vie ne devrait-elle pas plutôt être consacrée à la transmission d’une expérience accumulée, à l’implication sociale, à la joie d’être entouré et, in fine, à celle de sentir que l’on a contribué jusqu’au bout à l’histoire contemporaine ?

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1 avril 2018

Va-t-on vers un système d’accès à l’enseignement supérieur de plus en plus inégalitaire ?

La réforme du bac et la loi sur l’orientation et la réussite des étudiants suivent la même logique : elles introduisent une forme de sélection. La modification du bac introduit au niveau du lycée des spécialités qui seront ensuite nécessaires à l’entrée à l’université par le biais des prérequis exigés par la plateforme d’inscription Parcoursup.

Ces spécialités ou options ne seront-surement pas  accessibles à tous. Nous risquons de voir des lycées laisser pour compte faute de moyens et d’autres se spécialiser sur certaines options qui seront valorisées par les universités « cotées ». Cette réforme va accentuer une inégalité avec les lycéens des établissements ruraux et des périphéries des grandes villes, qui risquent de se trouver face à des options limitées au moment de leur entrée à l’université  et même favoriser les lycées privés.

De plus les erreurs d’aiguillage dès la première fermeront les portes à de nombreuses formations post-bac.

La tendance affichée est d’aller vers la déréglementation, après un code du travail par entreprise on s’oriente vers un bac par établissement et la valeur de ce diplôme dépendra du lycée où on aura étudié.

La réforme du baccalauréat va donc favoriser l’autonomie des établissements qui choisiront leur « offre de formation » et qui pourront bientôt choisir eux-mêmes leurs professeurs dans le cadre d’une réforme du statut et du recrutement de ceux-ci, actuellement en préparation.

La mise en place de la plateforme de Parcousup organise l’affectation sélective des étudiants dans l’enseignement supérieur, en fonction des capacités d’accueil qui seront déterminées par les demandes en matière d’emploi.

En fait, cette réforme de l’accès aux études supérieures entérine un phénomène qui existe déjà pour de nombreuses filières. Elle généralise la sélection, toutes les filières vont devenir sélectives.

Elle accentue la course à l’élitisme, par le biais d’un marché de l’enseignement par lequel les élèves devront élaborer une stratégie de leurs parcours scolaires en vue d’un futur rendement sur le marché du travail.

C’est une philosophie d’une éducation qui doit s’adapter au « marché », d’une éducation qui doit former de « bons citoyens » et « les futurs cadres supérieurs de la compagnie » sans oublier d’arriver à former les futures élites françaises qui pourront dirigées les grands groupes économiques. Un système éducatif qui façonne un être humain compétiteur, séducteur, consommateur, triomphateur et pragmatique.

Le savoir est vu de plus en plus comme une marchandise qui doit pouvoir s’adapter au marché économique : une forme de désacralisation de la connaissance et de l’apprentissage.

Ces réformes sont très violentes pour les jeunes. Elles les enferment dans un cursus, elles leur ferment des portes. Elles leur privent du droit à l’erreur, à des tentatives. Elles nient tout simplement leur droit à être jeune.

 Nous sommes donc à dix mille lieues d’une vision d’une éducation qui met au centre l’être humain et qui favorise la recherche de la vocation de chacun.

30 janvier 2018

Un monde plus dangereux et un espoir naissant

Le monde de l’après guerre froide était censé ouvrir un avenir de paix et de prospérité pour l’humanité. Or, il n’en a rien été. Les tensions internationales augmentent et les conflits armés se multiplient ces dernières années. Le tout se déroule sur fond d’un déséquilibre économique et écologique croissant engendré et exacerbé par un système financier irrationnel. En dépit d’une profonde crise des valeurs, de la montée des pires irrationalismes,  exacerbées par un système médiatique manipulé, les facteurs d’espoir existent

Le monde depuis la fin de la Guerre Froide

Au cours de la décennie 80 du siècle dernier, l’échec de la gauche social-démocrate, le discrédit de l’idéologie marxiste, le repli des intellectuels et enfin l’écroulement postérieur de l’Union Soviétique ont produit une scène inédite dans l’histoire humaine : l’irruption d’un superpouvoir unique et universel.  Il a imposé son hégémonie sur le monde à travers deux grandes voies : la géopolitique, gérée par le complexe militaire-industriel et l’économie, gérée par le capital financier international à travers la banque. Ainsi, ceux de la guerre et ceux de l’argent ont pu coexister jusqu’ici d’une façon conviviale parce que leurs intérêts particuliers  coïncidaient, mais il est difficile de savoir s’ils ne s’affronteront pas dans le futur.

Les Etats-Unis ont semblé pouvoir imposé leur pouvoir à l’ensemble de la planète pendant les 15 ans qui ont suivi la chute de l’URSS. Puis la Chine a commencé à s’affirmer comme un contrepoids de plus en plus influent. La Russie elle-même a retrouvé une certaine force et capacité à contrer les Etats-Unis. Dans le monde musulman, les diverses formes d’islamismes contestent frontalement l’hégémonie occidentale (de façon violente pour les salafistes-jihadistes, de façon plus feutrée pour les islamistes de la tendance des Frères Musulmans).

Les relations internationales sont  ainsi basées sur la compétition à outrance, les intérêts particuliers, la menace et la peur, ce qui engendre un système de tensions de plus en plus dangereux. Chacun défend son pré carré et les alliances se font et se défont, alimentées par une vision à court terme et des intérêts pragmatiques. Les conflits armés pour l’accès aux ressources minérales, le dérèglement climatique et la misère entrainent la crise mondiale des réfugiés.

Plus de conflits armés déclarés ou potentiels

Ces dernières années le risque de conflit entre puissances nucléaires s’est amplifié à cause de l’augmentation des tensions dues aux rivalités géopolitiques entre puissances mondiales.

-tensions entre EU et  Russie  à propos de l’Ukraine et de la  Syrie.

-escalade entre la superpuissance EU et une nouvelle puissance nucléaire, la Corée du Nord.

-montée des tensions entre la Chine et les pays riverains  de la Mer de Chine - Japon, Taïwan, Philippines, Vietnam – plus ou moins alliés ou soutenus par les EU.

-guerre froide entre puissances régionales du  Proche-Orient  avec l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe  alliés tacitement à Israël contre l’Iran.

 

Ces tensions fluctuent sur un fond de conflits armés limités mais récurrents.  En effet, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la « guerre globale contre le terrorisme » jihadiste s’est étendue : Afghanistan-Pakistan, Irak-Syrie, Yémen, Sinaï égyptien, Sahel, Somalie. En fonction de chaque situation locale les organisations djihadistes se greffent sur des conflits locaux préexistant entre les autorités et des populations. C’est clair en Somalie, dans le Sinaï, au Mali, mais aussi dans les pays déstabilisés par les conséquences des répressions des « printemps arabes » comme au Yémen, en Syrie, ou des interventions étatsuniennes comme en Afghanistan/ Pakistan ou en Irak. La guerre contre le terrorisme sert de prétexte à la répression de nombreux régimes qui frappent indistinctement tous leurs opposants (ex. Erdogan contre les Kurdes, Al-Sissi contre les acteurs de la révolution contre Moubarak, Assad contre tous ses opposants). Elle sert bien sûr de prétexte à l’interventionnisme des puissances régionales (Arabie Saoudite, Iran, Turquie, Israël) chez leurs voisins (Syrie, Yémen, Liban, Territoires Palestiniens) ou à celui des puissances extérieures à la région (EU et Russie).

En Afrique on assiste à l’effondrement-implosion  de certaines sociétés. Des régions entières ont été déstabilisées par les politiques néolibérales depuis les années 80. La zone sahélienne, y compris le nord Nigéria, mais aussi le Centrafrique et le Sud-Soudan sont déchirés par des conflits ou se mêlent jihadisme (là où sont présentes des populations musulmanes), tensions  interethniques, contrôles des flux économiques illégaux et jeux de pouvoirs des forces économiques extérieures. La guerre est endémique en Afrique dans la région des Grands Lacs, plus précisément au Nord-Kivu qui est un « cas d’école »: RDC, Ouganda, Rwanda sont impliqués. Les états de la région s’y disputent l’accès aux ressources minérales (Coltan) via des milices sur le terrain. Le pillage des ressources alimente au final un marché noir ou se fournissent les multinationales occidentales ou asiatiques.

En Amérique Latine, certaines régions sont frappées de plein fouet par la guerre autour du narcotrafic : Mexique, Amérique centrale, Venezuela, Colombie. Les cartels se disputent les marchés et les états sont parties prenantes du conflit. Il faut souligner qu’ici aussi les régions concernées ont été victimes à la fois des affrontements liés à la guerre froide (affrontement entre guérillas d’extrême-gauche et gouvernement d’extrême-droite) et des effets des politiques néolibérales ce qui a entraîné appauvrissement des populations, prolifération des armes et donc explosion de l’économie illégale puis criminelle. Mais il faut souligner que l’emprise des mafias et cartels sur l’économie légale ne se limite pas à l’Amérique Latine. Des régions entières d’Afrique, d’Europe et d’Asie sont également touchées et échappent au contrôle des états. Les grandes mafias sont en effet interconnectées entre elles. Les trafics de drogues, d’armes, d’êtres humains, de matières premières,  explosent et sont blanchis dans les grandes banques et les paradis fiscaux, ces piliers de l’économie légale.  La frontière entre  économie « légale » et économie « criminelle » tend à s’effacer.

Les grandes contradictions du système sont à l’origine de ces conflits.

Sur fond de réchauffement climatique, de dégradation rapide de l’environnement (air, eau, terre, biodiversité), d’épuisement des ressources naturelles (matières premières, alimentaires), le système économique capitaliste est devenue complètement irrationnel. L’idéologie de la croissance économique infinie se heurte aux réalités écologiques dans une planète aux ressources finies.

La poursuite de l’accumulation-concentration du capital entre des mains toujours moins nombreuses génère un déséquilibre monstrueux jamais vu auparavant dans l’histoire humaine. Les politiques amorcées avec le grand tournant néo- libéral des années 70/80 se sont accélérées après la crise financière de 2007/2008. N’a jamais été aussi grande l’accumulation-concentration du pouvoir économique (ex : les 30 banques systémiques dites « too big to fail » = trop grosses pour faire faillite). Il en va de  même  par conséquent pour l’accroissement des inégalités (les 8 hommes les plus riches du monde possèdent autant que  la moitié de l’l’Humanité ( http://www.cnewsmatin.fr/economie/2017-01-16/les-8-hommes-les-plus-riches-du-monde-possedent-autant-que-50-de-lhumanite ) . La diminution de la pauvreté en pourcentage à l’échelle globale est réelle, mais pourtant, en valeur absolue, la pauvreté ne diminue pas. De plus, il y a augmentation des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres (partout les riches s’enrichissent plus rapidement et plus fortement que les autres) au sein de chaque pays (ex la Chine aussi inégalitaire que les EU). Enfin, lointaine séquelle de l’époque coloniale,  demeure la  contradiction entre les pays riches, les pays émergents et les pays pudiquement appelés «  les moins avancés ».

La compétition pour l’accès aux matières premières entre grandes puissances et/ou firmes multinationales est féroce. Les fusions entre grands groupes se multiplient dans tous les secteurs et s’accélèrent. L’énergie, les transports, l’industrie, les services, et bien entendu la finance, tous connaissent une concentration inédite. En conséquence, tous les aspects de la vie humaine tendent à être marchandisés. Il en va ainsi de la santé, de l’éducation, de la culture, des médias, etc. L’Etat abandonne son pouvoir au secteur privé. Les grands banques et multinationales sont plus puissantes que la plupart des états de la planète.

Le pouvoir politique est entre les mains des lobbies (ex : le gouvernement du RU face à HSBC) ce qui entraîne un affaiblissement progressif des démocraties. Les institutions sont vidées de leur sens démocratique (ex : la constitution de la République Française qui se définit comme « Indivisible, laïque, démocratique et … sociale » dans Préambule, article1). Au cours des années 80 et 90 on a assisté à une extension des formes institutionnelles de la démocratie formelle, d’abord en Amérique Latine puis en Europe de l’Est et en Afrique. Mais l’emprise des lobbies économico-financiers entraîne l’irréalité croissante du pouvoir des élus face à celui de l’argent, la corruption, la diminution de la possibilité de choix pour les citoyens-électeurs.

Les fausses solutions engendrent  frustration et colère mais aussi perte de référence et confusion chez les populations

Les populations voient leurs colères détournées vers des boucs émissaires (thème du secondaire). Les conséquences politiques en sont les mêmes sous toutes les latitudes. On assiste ainsi à la montée des populismes (qui pourrait être le nouveau nom de l’extrême-droite), de la xénophobie, du racisme, mais aussi des fondamentalismes religieux.

Il faut noter aussi, signe de la perte de repère dans de nombreuses franges de la population, la montée des théories complotistes de toutes sortes attribuant à des entités plus ou moins imaginaires la volonté de contrôler le monde. Ces théories recyclent souvent de vieilles constructions idéologiques issues de l’extrême droite du siècle dernier, tel que le complot judéo-maçonnique, aujourd’hui rebaptisé « antisionisme » (à ne pas confondre avec l’antisionisme d’extrême-gauche). En retour la dénonciation à tout-va du complotisme permet à certains d’amalgamer sous ce vocable les vrais théoriciens du complot  avec les vrais « lanceurs d’alerte » dans le but de délégitimer ces derniers.

Les théories plus ou moins complotistes sont d’ailleurs fréquemment utilisées par les leaders démagogues et autoritaires qui se multiplient sur tous les latitudes. Les médias dominants ont pris l’habitude de qualifier ces leaders de « populistes ». Le terme de « populisme » est très commode pour confondre sous ce vocable tous ceux qui sont supposés antisystème. Antisystème veut dire dans les médias dominants : opposé à l’ « économie de marché »  et à la « démocratie ».  Bien sûr dans le sens où ces termes sont compris par les néolibéraux, «   économie de marché »  signifie  règne des monopoles ou oligopoles économico-financier tandis que «  démocratie » veut dire  partage du pouvoir entre deux partis dit «  de droite » et de « gauche » aux programmes quasi interchangeables. De la sorte, par un tour de passe-passe sémantique,  on englobe sous le même vocable de « populiste » aussi bien l’extrême-droite que la gauche dit « radicale » (en France on met sur le même plan Le Pen et Mélenchon).

Quand ces mouvements arrivent au pouvoir par les urnes  ou qu’ils inspirent des états déjà autoritaires, cela contribue à faire encore reculer la démocratie à l’ «échelle internationale». On a ainsi une multiplication des pouvoirs plus ou moins autoritaires mais tous néanmoins élus comme  dans les cas de Trump, Poutine, Narendra Modi, Erdogan, Duterte mais aussi en Pologne, en Hongrie, en France, en Espagne, en Israël, au Sri-Lanka, en Malaisie, au Japon, en Argentine, au Chili, au Brésil, etc.

Les personnes ou organisations qui militent avec le plus d’efficacité contre ce système, quant elles deviennent vraiment efficaces donc dangereuses pour le pouvoir,  sont qualifiées de terroristes : ex : Assange, Snowden, les « lanceurs d’alerte », les « faucheurs »volontaires », les « zadistes » etc. Tout l’arsenal judiciaire est déployé contre eux.

Les facteurs d’espoir

Nombreux pourtant sont les mouvements et les personnes qui luttent pour améliorer le monde. Que ce soit dans les champs de l’humanitaire,  de l’environnement, de l’aide aux réfugiés, mais aussi de l’éducation,  de la santé, des alternatives économiques, des médias libres et même de la politique, les initiatives se multiplient depuis les années 90. Après la vague altermondialiste, puis l’essor des gauches latino-américaines, il y a eu les printemps arabes et les divers mouvements « indignés ». Chacune de ces dynamiques a fait avancer les valeurs humaines.

Mais le monde arrive aujourd’hui à une « croisée des chemins » pour paraphraser l’économiste et  l’essayiste humaniste argentin Guillermo Sullings. Pour tous ceux qui luttent pour humaniser le monde il est évident que le désarmement en général et le désarmement nucléaire en particulier sont une priorité urgente. Mais le pouvoir étant global il est nécessaire d’avancer sur tous les fronts en même temps : politique, diplomatique, financier, économique, social, culturel, scientifique, religieux, etc. La réforme des Nations-Unies, la lutte contre pouvoir financier, la mise en place d’une économie mixte ou les nécessités humaines vitales sont mises comme priorité, le développement de la démocratie réelle sont quelques unes des propositions à même de changer l’ordre du monde. La nécessité de faire converger ces luttes multiples et multiformes est maintenant arrivée. L’image de la Nation Humaine Universelle peut donner une direction à cette convergence.

4 novembre 2017

Traité des Nations Unies sur l’Interdiction des Armes Nucléaires

Le Parti Humaniste International appelle tous les Etats à signer et à ratifier le Traité des Nations Unies sur l’Interdiction des Armes Nucléaires

Le Parti Humaniste International appelle tous les Etats à signer et à ratifier le Traité des Nations Unies sur l’Interdiction des Armes Nucléaires

 

Les armes nucléaires sont l’une des plus grandes menaces pour l’avenir de l’humanité. Les puissances nucléaires possèdent la capacité d’éliminer toute vie sur Terre et elles continuent à dépenser énormément d’argent pour améliorer ces armes. Tant qu’il y a des armes nucléaires à portée de la main, nous vivons sous le risque constant qu’elles soient utilisées, volontairement ou par accident. Cette menace n’a jamais été aussi claire qu’aujourd’hui, Il ne se passe même pas un jour sans nouvelles sur les menaces de l’utilisation de ces armes.

Les Nations Unies ont approuvé le texte Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires le 7 Juillet de cette année. Le texte a été adopté par un vote de 122 Etats membres en faveur. C’est la tentative la plus ambitieuse jamais entreprise pour débarrasser le monde du fléau que représentent les armes nucléaires.

Le Traité interdit toute une série d’activités liées aux armes nucléaires, telles que l’élaboration, l’essai, la production, la fabrication, l’acquisition, la possession ou le stockage d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires, ainsi que l’utilisation ou la menace de leur utilisation.

Le traité a été ouvert à la signature de tous les États au siège de l’ONU à New York le 20 septembre 2017 et entre en vigueur avec la ratification de 50 pays.

Le Parti Humaniste International appelle tous les Etats membres de l’ONU qui n’ont pas encore signé et ratifié le Traité à le faire sans plus tarder et contribuer ainsi aux aspirations communes d’un monde sans armes nucléaires. Cette affaire nous concerne tous, l’avenir de l’humanité est en jeu.

En outre, le Parti Humaniste International adresse ses chaleureuses félicitations à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), qui a reçu le Prix Nobel de la paix 2017 pour: « Son travail pour attirer l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de tout usage d’armes nucléaires et pour ses efforts novateurs pour parvenir à une interdiction fondée sur un traité de ces armes ».

7 février 2016

La France bascule vers le côté obscur

Décrété après les attentats du 13 novembre, l’état d’urgence a donné aux autorités des compétences extraordinaires qui ont été prolongées jusqu’au 28 février : assignation à résidence, perquisition administrative … le tout sans intervention préalable d’un juge, visant toute personne dont le « comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ».

L’état d’urgence devrait donc se terminer fin février, cependant, le gouvernement a présenté le mercredi 23 décembre 2015 une réforme de la Constitution inscrivant l’état d’urgence dans le texte fondateur de la Ve République. Ce projet de loi indique clairement l’intention du gouvernement : celui de « renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à disposition des autorités administratives et judiciaires, en dehors du cadre juridique temporaire mis en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence. »

Mais pourquoi vouloir inscrire l’état d’urgence dans la constitution ?

Cet acte politique permettra d’élaborer des lois sécuritaires qui comprendront de nombreuses mesures d’exception restrictives des libertés mais qui ne pourront plus être qualifiées comme anti constitutionnelles mais au contraire respectant « les valeurs de la république».

Parallèlement, le gouvernement veut aussi inscrire la déchéance de nationalité étendue aux binationaux nés Français dans un article de la constitution.

En souhaitant retirer leur nationalité à des Français de naissance, le gouvernement se place dans la continuité de la loi du 22 juillet 1940 adoptées sous Vichy en 1940, loi votée par le même Parlement que celui élu en 1936 avec le Front Populaire.

De plus, le gouvernement donne une dimension constitutionnelle à l’idéologie de l’extrême droite et le Front national ou autres despotes pourront élargir le champ des déchéances de nationalité, dès qu’ils arriveront au pouvoir.

Mais pourquoi avoir mis ce thème sur le devant de la scène?

La déchéance de nationalité est la mesure qui attire le plus l’attention alors que la constitutionnalisation de l’état d’urgence recèle des dangers aussi et même plus importants.

Mobiliser les esprits sur ce sujet et non sur l’ensemble du projet de loi constitutionnel semble un sordide calcul politique, pour pouvoir faire passer la constitutionnalisation de l’état d’urgence « en douceur » et positionner le gouvernement pour la prochaine échéance électorale de 2017.

Mais, au-delà de ces petits calculs mesquins, au-delà de l’inefficacité de ces mesures pour assurer notre sécurité, ce projet de réforme de la constitution marque un nouveau pas en avant vers le contrôle de la société.

C’est donc tout le projet de Loi constitutionnelle, tel qu’il a été présenté le 23 décembre 2015, et non seulement la déchéance de nationalité, qui doit être combattu et rejeté par les citoyens.

15 décembre 2015

Les élections régionales : les guignols ont fait leur show

Ces élections régionales mettent en évidence ce qu’est devenu le paysage politique de la France : d’un côté, le front « républicain » gangréné par le néo-libéralisme ; de l’autre, la monstruosité représentée par le front national qui – avec ses discours élémentaires - devient une référence pour des gens que ce système a mis en situation limite.

 Comme après chaque élection, nos politiques répètent qu’ils nous ont compris. Et certains le font avec une telle force marketing qu’ils pourraient nous redonner l’envie d’y croire.

 Mais rapidement, nous nous apercevons que ces discours de façade cachent une fois de plus les ambitions personnelles de chacun,  au-delà même des ambitions de parti : se préparer à l’élection présidentielle.

 C’est bien la preuve qu’ils n’ont décidemment rien compris ou qu’ils ne veulent rien comprendre. Sont-ils cons ou salauds ?

 Quand tous disent qu’ils doivent trouver un projet pour la France, donner une vision de l’avenir aux français, que cherchent-ils finalement sinon le « nouveau produit » qu’ils vont pouvoir nous vendre !

 Avec un tel mépris et un tel cynisme aux relents de manipulation, qu’ils ne s’attendent pas à ce que la majorité des électeurs, à savoir les abstentionnistes, se ruent  aux urnes.

 Ce comportement discrédite toute tentative de faire de la politique. Et d’ailleurs, tous les mouvements porteurs de solutions voire d’une vision du futur, tous ceux qui font de la « politique véritablement autrement » refusent de collaborer à leur jeu : entrer en politique.

 Nous comprenons bien cette attitude de désertion de la politique tant que celle-ci se résume à de la politique politicienne, sur fond de démocratie formelle et moribonde.

 C’est bien par l'organisation de la base sociale en collectifs locaux autour de projets ou d'idées que le monde changera et non depuis le projet d'un homme aussi inspiré soit-il.

Toutefois, en boudant toute forme d'expression politique - par la construction, par exemple, d'un programme d'actions inspiré non seulement par la dénonciation du système mais avec une vison commune pour l'homme et pour la société, - en boudant cette expression politique, ces mouvements et collectifs ne se privent-ils pas de donner de la voix et de la force à leurs initiatives ?

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Parti Humaniste International - France
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